Nagasaki, symbole de paix

Jeudi 05/04 (suite)

En revenant de l’île, nous avions encore la voiture de location pour une heure, nous en avons profiter pour monter le mont Inasa (Inasayama) à Nagasaki. D’une hauteur de 333 mètres, celui-ci offre un point de vue incontournable sur la ville, l’un des plus beaux panoramas du Japon.

Un téléphérique payant permet de s’y rendre, ainsi qu’un chemin pédestre bordant la route que nous avons emprunté. Au sommet, un observatoire avec un toit accessible permet de prendre un peu plus de hauteur et ainsi contempler l’ensemble de Nagasaki, du port aux centre-ville. Cette ville étant enclavée entre les montagnes et la mer de Chine, son étalement est intéressant à regarder.

Nous n’avons pas pu attendre la tombée de la nuit (qui offre pourtant une super vue d’après ce que nous avons trouvé) car nous devions rendre la voiture de location.

Vendredi 06/04

La journée a été consacrée à ce qui a tristement rendu célèbre Nagasaki à travers le monde : le bombardement atomique du 9 août 1945, dernier acte de la deuxième guerre mondiale.

Nous avons commencé par la visite du Nagasaki Atomic Bomb Museum, musée très intéressant retraçant les événements ayant conduits à ce bombardement et ces impacts sur la population et les infrastructures de la ville.

Le musée est très bien organisé et permet de se rendre compte, à travers plusieurs objets personnels (vêtements, montre, lunette, vaisselles) ou éléments de construction (poutre en acier, pilier, tuiles) ayant été confrontés au bombardement (explosion, chaleur, feu ou radiation. Chaque impact possède sa partie et ses objets pour démontrer son importance et sa force. Des photos des victimes sont également extrêmement présentes, rendant la visite très poignante tant l’horreur était immense.

Horloge s’étant arrêtée à l’heure exacte de l’explosion : 11h02
Bouteilles en verre ayant fusionnées sous l’effet de la chaleur
Pantalon d’une victime ayant péri. Seul son squelette subsistait et le nom brodé sur le pantalon a permis de l’identifier.
Reproduction de la bombe Fat Man ayant été largué sur Nagasaki.
Chronologie des événements post deuxième guerre mondiale démontrant que les pays n’ont cessé de faire des tests d’armes nucléaires par la suite …
Les pays disposant de l'arme nucléaire

Des récits de survivants viennent compléter le tout pour une immersion intense dans cette journée du 9 août 1945 où le temps s’est arrêté à 11h02.

La ville de Nagasaki, comme Hiroshima, sert donc à juste titre à symboliser la lutte contre l’utilisation du nucléaire à des fins militaires. A ce jour, plusieurs pays, dont la France, possède toujours cette arme dévastatrice.

De nombreux très grands scientiques, dont Einstein, ont déjà prévenus les différentes autorités de leur époque quant au fait que la course à l’armement atomique pourrait engendrer la destruction totale de l’espèce humaine tant les effets sont dévastateurs non seulement lors de l’explosion mais aussi pendant une très longue période ensuite suite aux radiations.

Un témoignage vidéo d’un docteur présent sur les lieux lors du bombardement de Nagasaki détaille bien ce phénomène. Il explique que chaque jour, le cercle des personnes décédés des suite du bombardement ne cessait de s’étendre. Car les très graves blessures engendrées les plongeaient souvent dans une agonie, parfois lente. Sur une population de 250 000 habitants, 60 à 80 000 personnes furent tuées lors de l’explosion ou des suites de l’explosion.

Ce qui permet de réfléchir concernant les deux -et uniques à ce jour- bombardements atomiques utilisés lors d’une guerre est le fait que le Japon avait visiblement l’intention de capituler, bien avant les deux bombardements. Le programme ayant coûté extrêmement cher aux Etats-Unis, il semble qu’il fallait démontrer aux yeux du monde entier -et surtout de l’URSS, à l’aube de la guerre froide- la puissance et l’aspect dévastateur de l’arme atomique.

Espérons que les efforts du Japon et d’autres pays en terme d’abandon de l’arme atomique portent leurs fruits un jour. Il faudrait pour cela que chaque pays tombe d’accord et se fasse confiance, probablement une utopie quand on voit certains fous alliés à la tête de certains pays …

Nous avons ensuite enchaîné sur le mémorial jouxtant le musée. La visite est plutôt rapide mais permet de méditer dans ce lieu calme. Nous avons profiter de l’occasion pour faire deux grues en papier. Ce symbole est appelé Senbazuru quand il s’agit d’une guirlande de 1000 grues en origami. C’est devenu le symbole de la paix quand Sadako Sasaki, une jeune japonaise victime d’une leucémie suite au bombardement sur Hiroshima, a commencé la création d’une guirlande de mille grues en origami. Une vieille légende Japonaise raconte en effet que si l’on plie mille grues reliées entre elles dans l’année, on peut voir son vœu exaucé. Il peut s’agir d’un vœu lié à la santé, l’amour, la longévité ou le bonheur. Sadako avait entrepris cette réalisation pour exaucer son vœu de guérison. Elle est morte avant d’avoir pu achever sa tâche en s’arrêtant à 644 grues et des élèves de sa classe ont terminé sa guirlande. C’est depuis ce jour que la grue en origami est devenue un symbole de paix au Japon mais aussi dans le monde entier. Nous avons donc apporté notre contribution avec deux grues que nous avons déposé avec celles faites par d’autres visiteurs.

Nous poursuivons vers l’hypocentre, là où la bombe a explosé à 500m d’altitude. C’est troublant d’être ici. Des Japonais viennent se recueillir.

Nous continuons ensuite vers le parc de la paix où sont présentes plusieurs créations dont des sculptures parfois offertes pas d’autres pays. Il a également la fontaine de la paix qui représente les larmes pleurées par les victimes du massacre. L’eau qui en jaillit symbolise des colombes prenant leur envol.

Nous finirons tout au bout du parc devant la statue de la paix mesurant 9,7 mètres, elle représente un homme assis. Son bras droit élevé montre du doigt la menace nucléaire tandis que son bras gauche tendu à l’horizontale paume de la main vers le bas évoque une volonté de paix.

Samedi 07/04

Nous quittons Nagasaki pour l’île de Yakushima à l’extrême sud du pays. Le trajet n’est pas simple, nous devons prendre deux trains différents pour nous rendre à Kagoshima, ville portuaire au sud de Kyushu en 3h de trajet. Une fois là bas, nous étions censés prendre un hydroptère (bateau presque volant) qui nous permettait de rejoindre l’île en 2h :

Malheureusement, tout ne s’est pas passé comme prévu … La suite quand nous aurons accès à internet !

3 réflexions sur “ Nagasaki, symbole de paix ”

  • 7 avril 2018 à 19 h 08 min
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    Bonsoir les loulous ! Tjrs autant de plaisir à vous lire … surtout après une journée de dingue au taf aujourd’hui ! On connaît les bateaux volants ! On en avait pris un en Grèce lors de notre voyage de noces ( 1 an après !) ça décoiffe le truc quand même ! Lol gros bisous à vous du Béarn où il n a pas plu comme prévu !! Dure journée au taf ! Un peu de ☀️ et tout le monde veut planter ! Pensons bien à vous ! On vous aime ❤️❤️

    Réponse
  • 8 avril 2018 à 10 h 04 min
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    ça devait être très poignant comme visite le musée de la bombe atomique / paix. Bizarre l’association des 2, non ?
    Je serai à Ground Zero dans quelques jours. La connerie humaine est éternelle !

    Réponse
    • 9 avril 2018 à 11 h 07 min
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      Oui c’est plutôt bizarre l’association, mais ils veulent vraiment dénoncer l’arme atomique (le musée n’a d’ailleurs pas le mot « paix » je crois).

      La volonté de paix en découle naturellement par contre.

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