Riche journée au cœur d’Hokkaido

Vendredi 17/03

Ce matin nous quittons Sapporo en direction de la ville de Furano en plein cœur de l’île d’Hokkaido. A mi-chemin nous faisons une pause dans la ville de Yubari. Ancienne place forte du charbon, Yubari comptait à son apogée 120.000 habitants dans les années 60. Suite à la fermeture des mines (déclin de cette énergie, événements tragiques avec de nombreuses victimes lors d’explosions…) la ville a connu une chute démographique rapide et forte, elle ne compte maintenant que 8.500 âmes !

Nous y faisons une courte halte pour y faire de l’urbex, à savoir visiter des lieux abandonnés. Ceux étant encore accessibles sont en très mauvais état et nous ne nous y aventurons finalement pas trop, nous aurons de quoi nous rattraper lors d’autres sessions…

Nous profitons de notre passage pour aller jeter un œil au petit mais mignon temple de la ville, le Yubari Shrine et notamment ses marches entourées de lanternes.

Nous mangeons un bout sur le pouce avant de reprendre la route en direction de la grande statue Kannon d’Hokkaido (appelée aussi Dai Kannon of Kita no Miyako park) située à Ashibetsu. Lors du trajet nous apercevons les premiers flocons de neige du voyage et pour l’instant ils sont fins et ne tiennent pas mais c’est vraiment joli à voir.

La statue est la troisième plus haute du Japon et la dixième plus haute du monde. C’était même la plus haute statue du monde lors de son inauguration en 1989. Elle fait 88 mètres de hauteur, autant vous dire qu’on la voit de loin tant elle domine les environs. Même si nous avons pu la photographier de loin, la statue est maintenant dans un parc privé et il n’est plus possible d’y accéder. Elle compte pourtant 20 étages et un observatoire mais n’est plus ouvert au public ; elle constitue l’arrière plan d’un bâtiment aux allures de temple et une pagode de 6 étages.

La neige se fait de plus en plus épaisse et forte, nous trouvons tout de même un moyen d’approcher d’un peu plus près (mais chut !) pour arracher une dernière photo (qui sera un peu floue avec la neige). Entre les trois premières photos et la dernière il ne s’est écoulé qu’une trentaine de minutes !

De retour à la voiture, effectivement ça tombe bien. Le parking est couvert d’une fine couche de neige. On va pouvoir rentabiliser l’option pneus neige prise avec la voiture de location ! La route vers Furano sera légèrement enneigée mais rien d’infranchissable avec le passage régulier des voitures. Nous déposons les bagages et filons dîner dès 17H (oui oui !) car nous devons voir d’autres choses ensuite.

L’estomac plein et la nuit tombée, nous nous rendons dans un onsen naturel en plein air au beau milieu des montagnes du parc national de Daizetsuzan. Le GPS nous indique une bonne trentaine de minutes de route mais il neige donc nous sommes prudents. Pour l’instant la route est largement praticable. Nous amorçons rapidement les premières côtes et au bout d’une quinzaine de minutes, nous apercevons sur le bas côté une aire pour voiture avec des panneaux et un pictogramme que nous pourrions traduire en « c’est le moment de chausser les chaînes sur vos pneus ». On se demande ce que vient faire cette aire, la neige est fine et de toute façon nous n’avons pas de chaîne. On comprend très vite pourquoi, à peine l’aire dépassée, nous tombons sur une route bien plus enneigée, c’est même fou pour être vrai tant le contraste est important en seulement quelques hectomètres. Le marquage au sol et le bitume ne se distingue plus. Heureusement sur Hokkaido la quasi intégralité des routes ont des poteaux assez hauts avec des flèches rouge pour localiser le bas côté de la route. Nous poursuivons notre chemin avec prudence, on ne croise plus personne et on a l’impression d’être les seuls à gravir la montagne. Où sont-ils tous passés ? Nous avons perdu des degrés au fil de la montée et il fait maintenant -10°C ici ! Logique qu’on soit les seuls fous à venir ici…

Nous arrivons sur un petit parking duquel nous aurons encore 10 bonnes minutes de marche avant de trouver le bain chaud. Une autre voiture est sur le parking, c’est bon signe, nous ne sommes pas les seuls à cette heure ! Nous chaussons nos pointes et entamons la marche à la lumière de nos torches.

« Ah, voilà quelqu’un qui arrive face à nous »

« Sûrement le propriétaire de la voiture qui revient du Onsen ? »

On doit être sur le bon chemin alors. Le voilà ce onsen naturel ! Il est beau, il est fumant, il est surtout chaud. Très chaud. Il y a deux petits bassins, nous nous préparons à entrer dans le premier mais c’est non sans mal. On ne voit rien et on s’aide des téléphones pour essayer de poser nos vêtements au sec. Qu’est-ce qu’il fait froid bon sang ! Un doigt de pied dans le premier bassin, aïe, ça brûle. On avait lu que le bassin du haut était brûlant, c’est confirmé. Gaëlle réussira à mettre les deux pieds mais impossible de faire plus. Nous essayons le deuxième bassin quelques marches plus bas. Je tente un pied, un deuxième, c’est tellement brûlant. Le contraste avec les pieds gelés par la température extérieure doit accentuer l’effet mais ça m’est insupportable en terme de douleur. Nous commençons à sérieusement nous les geler et l’idée de mettre 10 minutes pour réussir à se glisser dans un bain brûlant nous fait jeter l’éponge. Ce n’est pas grave, il y a d’autres choses à voir pas très loin.

C’est reparti en voiture, nous allons plus loin dans la montagne pour aller voir l’étang bleu de Biei (Aoi-ike) et la cascade de Shirahage. Ces deux incontournables de la région sont magnifiques à voir de nuit.

Le lac Aoi-ike est un étang artificiel qui s’est formé à la suite de la construction d’un barrage pour protéger des populations. Son eau bleue caractéristique est liée à l’eau venant de la fameuse cascade. L’eau qui coule contre la roche se constitue d’aluminium, le sulfure déposé au fond de l’étang blanchi les pierres ce qui donne au lac un rendu bleu turquoise. Mais on est en hiver, et il fait -10°C vous vous rappelez ? Bah le lac est gelé et enneigé ! Mais ça on le savait !

La destination est ultra touristique en été mais il n’y a que trois voitures sur le parking ce soir. Tant mieux, nous allons pouvoir observer ce que la ville à mis en place pour compenser le lac gelé : un show de lumières bleues et blanches diffusées sur la neige du lac avec ses arbres emprisonnés par la glace. Un régal pour nos yeux et ceux des quelques visiteurs présents avec nous ! Même si des panneaux indiquent bien qu’il ne faut surtout par aller sur le lac car la glace était en train de fondre, les traces dans la neige fraîchement tombée laissent penser que des inconscients le font quand même…

Nous finissons notre virée nocturne par la cascade un peu plus haut qui est elle aussi éclairée la nuit. L’eau a des reflets bleutés magnifiques et le spectacle sous le pont vertigineux est superbe.

Ce sera tout pour aujourd’hui, il faut dormir et récupérer pour ce qui nous attend samedi…

Bilan de marche de la journée : 13 300 pas et 9,8 kms

Cumul de marche du voyage : 234,1 kms

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