Le pied, sauf pour nos pieds !

Jeudi 28/03

En fin de matinée, nous avons visité le Kōraku-en, le jardin jouxtant le château d’Okayama. Il est relativement grand et la visite était sympa. Nous avons pu admirer à nouveau les cerisiers en fleurs.

Après le déjeuner, nous sommes partis vers l’ouest d’Okayama à une demie heure de train dans l’arrondissement Kita-ku pour visiter le sanctuaire Kibitsu-jinja. Il est étroitement lié à Momotaro dont nous vous parlions dans le dernier article. Ce sanctuaire se caractérise par son immense couloir de 360 m de long et son principal temple à deux toits.

Arrivés sur place nous avons directement vu le long corridor que nous avons parcouru mais pas le temple.

Repérant un chemin pédestre dans la montagne, nous avons commencé l’ascension sans réellement savoir où cela allait nous mener.

Après une bonne heure de montée nous sommes tombés sur un autre temple, fermé au public, avec un panneau indiquant que celui-ci était géré par la famille impériale. Nous avons continué notre route à travers l’épaisse végétation, choisissant au doigt mouillé à chaque embranchement. Il y avait bien de petits panneaux avec des directions mais uniquement en Kanji. Il y a trois sortes « d’alphabets » dans la langue japonaise, les Kanjis sont les plus difficiles  à apprendre et sont nombreux (plusieurs milliers). Au cours de leur parcours scolaire, les japonais en apprennent de plus en plus, entre 2000 et 3000. C’est donc livrés à nous même que nous progressons à flanc de montagne, en regardant le sol avec attention pour essayer de rester malgré tout sur des sentiers fréquentés.

Au bout d’un moment, nous amorçons enfin une descente. L’épais tapis de feuilles sous nos pieds ne nous donne plus l’impression d’être sur des chemins régulièrement empruntés et nous complique également la tâche car le sol en devient glissant en plus d’être abrupte. C’est en plein milieu d’une forêt de bambou que nous finissons par entrevoir la sortie du bois de cette petite montagne. Nous passons devant ce qui semble être un refuge en cas de Tsunami, il est indiqué sur une pancarte que nous sommes 10 mètres au dessus du niveau de la mer, le lieu est fermé et désert. En descendant la rue, nous arrivons dans un petit village paisible où ne passons pas inaperçus. Où sommes-nous ? Le GPS indique que nous sommes à plus de 3kms de notre point de départ. Nous entreprenons donc de longer la montagne et tombons par hasard sur le fameux temple. Il est très imposant et, chose plutôt inhabituelle donc, comporte un double toit, le tout dans un ensemble calme et dégagé, c’est reposant !

En sortant, nous apercevons au loin un train qui ressemble fortement à celui nous ayant conduit sur place. Effectivement c’est celui-ci. La station est différente cependant. À n’importe quel autre moment de la journée nous aurions couru, pas là. Notre ascension a eu raison de nos jambes. Nous prendrons le prochain !

De retour sur Okayama vers 18h et complètement lessivés, nous nous sommes posés quelques instants afin de définir la suite de la journée. Nous n’avons pas eu besoin de débattre très longtemps pour se mettre d’accord : on prend notre repas tout de suite et ensuite on rentre à l’hôtel pour dormir ! Un sushi bar plus tard, Morphée nous accueillera doucement et gentiment.

Vendredi 29/03

Nous sommes le vendredi 30 mars, il est 18h27 ici. Nous venons de prendre le bus pour rentrer vers Himeji, puis ensuite nous devrons prendre le train pour Okayama. Je profite du trajet pour écrire ces lignes, ce n’est pas facile sur un téléphone mais cela optimise le temps de trajet. Peu de monde dans le bus pour l’instant, je jette un œil sur Gaëlle assise à côté, elle ne dort pas encore. Mais une chose est sûre, elle comme moi sommes exténués. Ce fût probablement la journée la plus épuisante depuis le début de séjour, elle avait pourtant commencé calmement …

Ce matin, nous nous sommes levés pratiquement sans réveil (on l’avait mis au cas où pour ne pas louper le petit déjeuner). Mais forcément en se couchant à 22h on se réveille naturellement après dix bonnes heures de sommeil. Après le petit-déjeuner donc, nous avons mis le cap sur la ville d’Himeji, à 30min en train. Cette ville surtout connue pour son imposant château possède également à côté de celui-ci un jardin, le Koko-En. L’occasion était idéale pour faire d’une pierre deux coups.

La château n’est qu’à un kilomètre de la station d’Himeji, il est d’ailleurs très visible depuis celle-ci car en plus d’être en hauteur il est relativement grand. Nous avions lu que c’était une destination très touristique surtout pendant la période des érables japonais à l’automne ou pendant la floraison des cerisiers au printemps, ça tombe bien nous sommes en plein dedans. Il y a du monde, c’est clair ! Mais le parc du château est grand, des familles y jouent, pique-niquent ou prennent des photos des cerisiers, tout cela dans une ambiance calme et respectueuse.

Nous faisons le tour de l’enceinte de cet immense château où nous croisons une petite embarcation qui fait également le tour dans les sortes de douves ; les passagers, des touristes, portent des chapeaux chinois.

Une fois le tour terminé, l’entrée du jardin Koko-en se profile, elle est payante (300 yens). Le prix n’est pas très élevé mais nous regardons d’abord si ça en vaut le coup. On dirait que oui vu les avis sur internet. Nous entrons. Nous suivons une première pancarte « This way » puis une deuxième et ainsi de suite, le parcours est en fait bien défini, ce n’est pas vraiment le genre de jardin que nous attendions. Il est joli, mais devoir suivre tout le monde (c’est blindé) et attendre notre tour pour passer un petit pont ce n’est pas notre dada. La fin est un peu plus « libre » et nous arrivons à trouver des passages plus calmes.

Nous déjeunons ensuite rapidement car il est déjà 14h et nous ne voulons pas risquer de compromettre la suite de notre journée.

Retour vers la station d’Himeji où cette fois-ci nous prenons un bus. 30 minutes et une quinzaine d’arrêts plus tard, « terminus tout le monde descend », nous voilà au pied du mont Shosha qui abrite le temple Engyō-ji. Il y a beaucoup moins de touristes ici, c’est calme et tant mieux. Un téléphérique permet d’atteindre le sommet de cette petite montagne d’un peu moins de 400 mètres en 4 minutes.

Nous préférons le chemin de randonnée annoncé en 50 minutes. On se réserve le droit de prendre le téléphérique pour redescendre si la fatigue ou l’heure avancée nous y pousse. Une dame nous voyant arriver du bus nous invite à entrer pour prendre le téléphérique, désolé, nous allons tout droit !

Nous trouvons au bout de quelques minutes le départ de la randonnée. Tiens, plusieurs bâtons en bambou sont rangés dans un sceau avec un petit panneau qui semble décrire que l’on peut les utiliser, on en prend un chacun, cela peut être utile. C’est la première fois que l’on voit cela, mais on ne s’imaginait pas que ce bambou allait autant nous servir !

Nous enchaînons les premières marches facilement à une allure soutenue. Puis, petit à petit, les belles marches sont remplacées par des pierres, puis ensuite par de simples encoches taillées à même la roche.

Il y a plusieurs chemins pour monter, celui des gens normaux et les autres qui sont plus abruptes mais aussi plus funs. Forcément, on prend les « chemins » les plus funs. Vu d’en bas, ça en jette grave, on se croit dans extrême limite. La montée est plus rapide que par le chemin des gens normaux, parce que ce dernier fait des lacets quand notre passage coupe à travers. À chaque fois que l’on recroise le chemin classique, je demande à Gaëlle si on continue ou pas en mode fun, elle acquiesce sans hésiter à chaque fois. Nous voilà donc à mi chemin entre randonnée, trail et escalade. Nous lui donnerons le nom de randonnéscalade.

Arrivés en haut et pas peu fiers de nous, à deux doigts de crier « nous sommes les rois du monde », nous déposons nos chers bambous dans un autre sceau, pour les prochains visiteurs. Un coup d’œil sur la montre, 30 minutes d’ascension au total, les doigts dans le nez ! Quelques mètres plus loin, l’entrée du temple se dessine. 500 yens par personne, pas très cher et nous pensons que ça vaut le détour.

Le temple Engyō-ji est en fait un complexe regroupant plusieurs bâtiments, il faut d’abord grimper quelques centaines de mètres supplémentaires (qui ont semblé durer une éternité) en étant entouré des statues représentant Kannon (bodhisattva de la compassion).

Il y a ensuite plusieurs temples éparpillés sur la montagne dont le majestueux Maniden. La grandeur de celui-ci est juste époustouflante. Le fait que l’on soit littéralement seuls sur les lieux doit forcément accentuer ce ressenti.

Ce temple a servi de décor à plusieurs films dont notamment le plus connu d’entre eux :  « Le dernier samouraï » avec Tom Cruise. Nous croisons à tout casser 5 personnes dans l’ensemble du parcours ; en même temps il est 17h passées et le dernier téléphérique descend à 18h, logique de ne plus voir grand monde.

Nous avons vu le plus gros du complexe et il est 17h40, le soleil entame maintenant son ultime descente. Vérification faite, il devrait se coucher à 18h04. Nous choisissons de redescendre à pied par le chemin des gens normaux. On prend à nouveau un bambou et on amorce la descente. En réalité on aura alterné les deux chemins pour gagner du temps.

On arrivera en bas en même temps que le téléphérique parti à 18h, nous avons donc fait la descente en 24 minutes environ. Nous sommes au bout de notre vie, nous ne voulions pas louper ce qui pouvait être le dernier bus pour retourner à Himeji. En fait, il y en avait encore 3 après le nôtre …

Il est 19h35, nous sommes maintenant dans le train entre Himeji et Okayama. Notre Shinkansen semble ralentir, nous arrivons sûrement après 30 bonnes minutes de trajet à Okayama. On sait déjà que l’on va manger des sushis dans ce qui est devenu notre QG, c’est à 10 minutes de notre hôtel en plus. Demain, nous partons pour la région du Mont Aso sur l’île de Kyūshū :

Pour terminer, je vous invite si ce n’est déjà fait à nous suivre sur notre compte instagram, Gaëlle y poste des photos durant la journée et notamment certaines que je ne mets pas sur le blog : instagram.com/gaelle_mat/

5 réflexions sur “ Le pied, sauf pour nos pieds ! ”

  • 1 avril 2018 à 18 h 38 min
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    Toujours des paysages à couper le souffle, superbes photos parfois inspirantes… certaines donnent l’impression que ce sont des toiles peintes. Quelle chance de réaliser ce fabuleux voyage, merci de nous faire partager votre aventure, nous attendons avec impatience le prochain épisode…

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    • 3 avril 2018 à 12 h 42 min
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      La photographe est ravie que ses photos plaisent, c’est qu’elle prend son temps pour les réussir en plus !

    • 3 avril 2018 à 12 h 41 min
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      Ou pas vu ce que l’on bouffe 😀

  • 6 avril 2018 à 15 h 45 min
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    Toujours aussi agréable de vous lire et les photos sont juste magnifiques !!!!
    😉

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