Okayama et Yashima

Mardi 26/03

Nous arrivons sur Okayama en début d’après midi, cette fois-ci c’est sûr, fini l’agitation urbaine à outrance. Bon, cette ville compte tout de même 600.000 habitants mais c’est toujours moins que Tokyo et ses 13 millions d’habitants !

Le contraste est tout de même saisissant, c’est à peine sortis de la gare que nous appercevons le petit tram old-school de la ville qui semble ne compter que deux lignes.

Nous voyons aussi la statue de Momotarō, c’est un héros du folklore japonais qui est le symbole de la ville. Cet enfant serait né dans une pèche (très présente à Okayama) et aurait combattu à l’aide d’animaux des ogres, petit clin d’œil sympa d’ailleurs, ce pigeon présent sur la main de la statue, à côté de l’oiseau ayant aidé Momotarō.

Nous montons sans trop savoir comment payer dans le petit tram. Un japonais cherche à nous aider spontanément, il me montre des traductions d’un livre Japonais-Russe, pas de chance ça ne va pas nous servir ici. La seule expression que nous connaissons en russe est « cyka blyat » (c’est un juron) alors pour comprendre ce qu’il essaie de nous dire c’est compliqué. 3 stations plus loin, nous sortons par l’avant du tram (très important ça) et c’est auprès du chauffeur que nous payons, le prix est fixe jusqu’à cet arrêt, 100 yens spot 75 centimes. L’hôtel est juste en face de la station, cool, on commençait un peu à saturer de tirer les valises sur 1 ou 2kms.

Nous espérons l’hôtel plus confortable que le précédent qui était extrêmement mal isolé, on entendait la rue comme si la fenêtre était ouverte. Celui-ci s’appelle « Comfort Hotel » alors nous espérons qu’il porte bien son nom. Arrivée dans la chambre : c’est bon du côté de l’insonorisation, le matelas est confortable et la douche est standard. Reste à organiser l’emplacement des valises comme à chaque fois. Sauf que là nous avons très faim, du coup ce sera en mode à l’arrache pour une fois, on verra ça plus tard. On lance quand même une lessive avec une super machine qui fait le combo machine à laver / sèche-linge et on part en quête de notre déjeuner. Oh ! Un restaurant de burger juste en face du carrefour, c’est un signe du destin ça. Et puis ça changera un peu des plats japonais, on adore ça mais un bon petit burger ça ne se refuse pas !

Une fois englouti, nous partons à l’assaut du château d’Okayama. Il est sublime. Un parc assez grand, le Kōraku-en, est juste à côté. Nous ne visiterons pas ce dernier pour le moment, l’entrée est payante mais la fermeture est imminente, nous ne voulons pas risquer de devoir accélérer la visite. Nous nous contentons donc de faire le tour de l’enceinte du château. Construit en 1597, il a été détruit lors de la seconde guerre mondiale et reconstruit à l’identique en 1966. L’endroit est plutôt calme et le cadre très reposant.

L’alarme du téléphone retenti, notre lessive doit toucher à sa fin, on repasse en vitesse à l’hôtel qui est tout proche du château pour la récupérer. Nous filons ensuite dans une rue commerçante couverte du quartier et qui remonte jusqu’à la gare. Ce concept de rue commerçante couverte est très présent au Japon, quasiment dans chaque ville. Cela s’appelle Shōtengai. C’est souvent axé sur une longue rue, toute droite, et parfois étendue aux rues adjacentes. Certaines font plusieurs kilomètres de long. Celle-ci est plutôt petite et un peu endormie à cette heure tardive pour les Japonais, mais elle nous permet de repérer les restaurants dont un bar à sushis. De retour devant la gare, on continue notre balade en passant au niveau -1. Celui de la deuxième ville.

Les Japonais utilisent la verticalité à fond, les immeubles de plus de 10 étages sont monnaie courante, et des galeries sous-terraines parfois de plusieurs niveaux ils maîtrisent. Du coup, sous la gare, c’est un espace très vaste de boutiques, restaurants et autres commerces. Nous savons d’ores et déjà qu’il ne faut pas s’attarder sur le prêt-à-porter, c’est souvent hors de prix dans ces endroits là. Pour tout le reste c’est comme partout : abordable. Nous sortons rapidement de ce tunnel infini pour refaire surface proche d’une salle d’arcade que nous visitons. Ce concept a pratiquement disparu en France mais fait pourtant un carton ici. C’est comme il y a 20 ans sauf qu’ici les machines n’ont cessé d’évoluer et il y en vraiment pour tous les goûts : on peut passer du simulateur de voiture/train aux courses hippiques virtuelles, de la dance rythmée au jeux de combat, des machines à pinces aux jeux de réflexes/rapidité. Il fait souvent une chaleur étouffante dans salles et il y a parfois beaucoup de fumée de cigarettes. Nous aimons bien y passer pour l’ambiance mais nous ne nous y attardons jamais longtemps.

Il se fait tard, mieux vaut trouver un restaurant rapidement car la plupart ferment tôt, vers 21h. Nous n’avons pas trop faim car notre déjeuner était vers les 16h mais tant pis. Nous prenons le chemin du sushi bar découvert un peu plus tôt. Les sushis sont ici extrêmement abordables et plutôt bons. Je n’arrive plus à m’arrêter avec les makis de crevettes frites et je les enchaîne tandis que Gaëlle les essaie tous.

On fini avec 19 assiettes, pas raisonnable du tout pour des gens ayant mangé un burger 4h avant, la nuit suivante me le fera payer.

Mercredi 27/04

Petite nuit pour moi donc avec le repas de la veille qui m’a empêché de bien dormir, sûrement la digestion de la vingtaine de maki à la crevette frite. Gaëlle a été dérangée quant à elle par la lumière dès 5/6h du matin. Il n’y a pas de volets au Japon, uniquement des rideaux obstruant parfois trop peu la lumière

Pas de bol, il faut se lever tôt car nous devons partir à une bonne heure d’ici pour la journée. Nous avons prévu d’aller dans la région de Kamakura, plus précisément à Yashima et sa montagne. Cet endroit se trouve sur l’île de Shikoku que nous n’avons jamais visité. Nous y allons en train.

Sur le parcours, nous pouvons apercevoir la mer et le beau soleil va nous accompagner toute la journée. 24°C tout de même, il paraît que ce n’est pas la même chanson en France !

Nous arrivons à la station de Yashima et devons attendre le prochain bus qui nous emmènera en haut de la montagne du même nom d’une hauteur de 300 mètres. 20 minutes plus tard et une ascension à flanc de montagne plutôt époustouflante voire parfois flippante, nous sortons du bus pour partir à l’assaut de la montagne.

Yashima possède à son sommet un temple mais nous ne sommes pas venus seulement pour cela.

Cette montagne possède de nombreux sentiers de randonnées et a la particularité d’avoir des constructions abandonnées, héritées des années 80. En effet, à cette époque et profitant de la bulle immobilière, des entrepreneurs ont fait construire en masse des hôtels et ryokans (auberge japonaise) sur cette montagne. Ils ont également construit un aquarium pour, en plus du temple, attirer plus de touristes. Mais il n’y a pas grand chose d’autre sur cette montagne, pas de quoi y rester plus d’une journée et les hôtels sont vite abandonnés et ferment leurs portes.

A ce jour, seul un hôtel abandonné est encore debout ainsi que le funiculaire fermé en 2004 et également laissé à l’abandon. L’aquarium rénové -et minuscule- est toujours en activité et permet de drainer avec le temple un peu de touristes. C’est donc globalement dans un lieu très calme que nous allons crapahuter aujourd’hui. Nous entamons un premier tour rapide et tombons sur le ryokan encore debout, il devait être superbe à l’époque. Effectivement, plusieurs chambres avec balcons donnent sur une vue à couper le souffle. Nous savons qu’il est possible d’y entrer mais nous hésitons car un monsieur semble veiller sur le lieu. Nous prenons quelques photos de l’extérieur et continuons notre randonnée.

Les différents points de vue autour de la montagne nous permettent d’apprécier les alentours. Nous croisons quelques japonais dont certains pèlerins (le temple constitue le 84ème point du pèlerinage). Les descentes et les montées s’enchaînent et la végétation plutôt dense nous permet d’être à l’abri du soleil pour éviter la surchauffe. Il semble que les autorités locales souhaitent re-dynamiser l’endroit, certains bitumes sont récents et nous avons aperçus de chantier pour la construction de parkings.

Après une boucle de 3kms, nous repassons devant l’auberge japonaise. La personne est toujours là, nous passons à côté de lui pour entrer vers ce qui semble avoir été le parking de l’établissement, aucun avertissement. Nous comprendrons quelques minutes plus tard qu’il travaillait simplement pour le chantier du parking adjacent. La voie est donc libre.

Nous nous aventurons dans ce lieu qui semble avoir été figé dans le temps. Comme si tout le monde était parti en catastrophe sans rien emmener. Jouets, vêtements, machines, vaisselle. Tout est là, bien que parfois quelque peu vandalisé. En regardant de près une revue déposée au sol, nous en apprenons un peu plus sur la date approximative de fermeture. La revue date en effet en 88, cela correspond probablement à la fermeture définitive de l’établissement. C’est très excitant à faire et parfois inquiétant. Nous voyons bien que certains parties ne sont pas stables et nous ne nous y aventurons pas. Nous restons sur les parties sûres en béton.

C’est tout de même triste de savoir qu’un si bel établissement a été construit à la va-vite pour le business et qu’il est à l’abandon total maintenant. Qu’il sera probablement rasé dans les années à venir, peut-être pour un parking ?

Nous continuons de longer la montagne sur l’autre flanc, et nous tombons en bout de chemin sur la station d’arrivée du funiculaire. Celle-ci est cette fois bien plus encadrée. Un panneau indique clairement qu’il est interdit d’y entrer et une clôture de fortune en fait le tour. Nous n’entrerons pas (promis !).

On finira le tour de la montagne en passant par l’aquarium pour constater qu’il y a toujours du monde pour le visiter, tant mieux car il en va probablement de la survie des derniers commerces qui subsistent.

Nous rentrons en fin de journée sur Okayama, fatigués et un peu rougis par le soleil tout de même. Demain, nous pensons visiter le jardin à côté du château.

2 réflexions sur “ Okayama et Yashima ”

  • 29 mars 2018 à 7 h 50 min
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    Hyper intéressant et très belles photos !

    Réponse
  • 29 mars 2018 à 15 h 48 min
    Permalink

    Les photos sont toujours aussi belles !!!
    Félicitation au photographe 😉

    Réponse

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